Biographie du Pasteur Manico

C’est ainsi que le pasteur Manico Jimenez décrit sa conversion, qui a totalement transformé sa vie. Dès lors débutera une exceptionnelle aventure de la Foi…

Sa vie, sa recherche profonde de la volonté de Dieu, sa soif de la présence et la puissance du Saint-Esprit, vont l’emmener à approfondir sa communion avec le Seigneur et à avoir une foi vivante qui permettra au Seigneur de faire de lui un instrument, une source d’une bénédiction au sens biblique du terme, pour des multitudes.

L’homme de Dieu remarquable qu’il deviendra par sa marche à l’école de Dieu, permettra de faire de lui l’apôtre du puissant réveil spirituel, survenu dans les années 1960, parmi son peuple : les gitanos, dont il a été le véritable pionnier !

UNE ÉDUCATION CATHOLIQUE PROFONDÉMENT RELIGIEUSE

C’est durant la froide matinée du 13 décembre 1931, que naît Ascension Jimenez, plus connu sous son surnom « Manico ». Il voit le jour, à 8 heures du matin, dans la maison familiale des Jimenez, dans la ville d’Oloron-Sainte-Marie, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle Aquitaine.

Manico Jimenez est né dans un foyer catholique profondément religieux. Son père, Pierre Jimenez (1), homme intelligent qui mène sa maison avec fermeté, est très croyant et pratiquant. Il assiste à la messe quasiment tous les jours. Marchand de chevaux de profession (3), il fourni l’armée française durant la Grande Guerre (4), ce qui lui vaudra une reconnaissance de la part de l’armée. 

Antoinette Carme Jimenez (née Florès-Campos) (2), sa mère, est quant à elle ménagère, connue pour être une femme effacée et d’un grande sagesse.

Le jeune Manico reçoit une éducation foncièrement catholique ; à l’âge de 5/6 ans par exemple, il connait déjà par coeur la prière du « Notre Père », sa tante lui fait faire des prières le matin et le soir avant de s’endormir. Plus tard, Manico reçoit des cours particuliers par l’intermédiaire de deux prêtres, et pour sa communion, son père fait spécialement venir d’Espagne un évêque réputé : Mgr Matéo Mujica (5). Ce qui démontre la grande piété qui anime cette famille.

Manico vît une jeunesse très heureuse dans une petite ferme familiale à Combo-les-bains. Il passe par exemple de bons moments, après l’école, avec « Tito », le chien que lui a offert son oncle.

Il aime beaucoup la mer et va souvent se baigner à Biarritz malgré les vagues assez fortes soulevées par le vent violent. Son enfance est heureuse et simple : « mon père a eu une enfance simple à la ferme, il était le dernier d’une famille de 13 enfants et était très proche de toute sa fratrie. Son prénom Manico vient à l’origine d’un surnom que ses nombreux frères et soeurs lui avaient affectueusement donné : « hermanico », qui veut dire « petit frère » en espagnol. À force de répétition, il en est resté une prononciation effacée du préfixe qui a donc donné le prénom de « Manico » ! explique son fils le prédicateur Mario Jimenez, « il a reçu une éducation dans le respect de la religion catholique : il a été baptisé dès la naissance, il a ensuite fait ses communions, sa confirmation et autres rites de passage catholique. Son père (mon grand-père donc) était capable de faire déplacer jusqu’à deux évêques tellement sa ferveur était grande.

Dans sa jeunesse, mon père Manico était très volontaire, bien qu’étant le plus jeune il a rapidement pris soin de sa famille… Il était l’enfant modèle de respect jusqu’à vouvoyer son propre père. Il avait un caractère fort et affirmé attaché à la droiture. »

Manico a en effet un fort caractère, un sens du devoir et du respect immense qui, une fois converti, sera pour son ministère une force pour proclamer l’Évangile, même sous la menace de coups de fusil. Son caractère est façonné par les nobles valeurs que ses parents lui inculquent, notamment au travers d’une éducation catholique, mais plus particulièrement par l’éducation « Gitane », à l’ancienne, qui apprend l’amour et le respect de la famille et des « anciens ».

PRIS DANS LE TOURBILLON DE LA VIE…

          Plus âgé, Manico mène une vie qu’il considère comme respectable. Il est pris par « le tourbillon de la vie » et d’un commerce florissant qu’il chérit énormément, qui est pour lui une passion, comme il le dira lui-même. Son travail consiste à vendre de véritable tapis persans (6) dont il va se fournir aux douanes de la république à Paris. Son talent de commerçant lui vaut une réputation solide et reconnue…

Puis vient le choix du mariage, il rencontre Marie Gimenez (7), dite Kopi – née le 25 octobre 1934. Manico a 23 ans et Marie 20 ans lorsqu’ils se marient le 8 janvier 1954 à Mont-De-Marsan. Kopi deviendra une épouse fidèle pour Manico, aimante et dévouée – comme l’explique le pasteur Mario Jimenez, leur fils cadet – et une aide pour son ministère.

Le jeune couple a la joie d’avoir deux enfants : leur premier fils Patrick, né le 13 novembre 1955, et leur deuxième fils qu’ils nommeront Mario, naîtra quant à lui le 12 janvier 1963. Sa naissance a lieu « dans le Seigneur » comme on le dit chez les gitanos, c’est-à-dire après leur conversion et leur marche avec Dieu.

Avant sa conversion, Manico vît des situations périlleuses dont il se servira plus tard pour illustrer ses prédications…

Un jour par exemple, vers l’âge de 23/24 ans, en compagnie de son grand frère, il descend une côte à toute allure avec sa Peugeot 402 (9) pour « épater la galerie » ; Il aime rouler très rapidement comme il le dira lui-même. Soudain lors d’un virage serré, son regard est attiré par un panneau indicateur : « pont coupé ! » (10)

En lisant ce panneau, il réagit en un éclair, appuie de toutes ses forces sur la pédale de frein, qui ne fonctionne pas très bien. Il décide alors de rétrograder en seconde vitesse quand bien même la voiture roule à 100 km/h. Cela engendra « un bruit de tonnerre » expliquera-t-il. Malgré tous ses efforts, sa Peugeot 402 commence quand même à s’engager sur le pont… Il voit sur son côté droit une vielle goudronneuse (11) ; tournant le volant, il dirige sa voiture dans sa direction et s’écrase sur l’engin, ce qui eu pour effet l’arrêt immédiat du véhicule !

Il s’en est fallu de peu car à quelques mètres seulement, c’est le vide et le précipice. Manico dira, en expliquant cette anecdote, que la Bible est le panneau indicateur pour sauver les âmes du précipice de la mort : « si je n’avais pas pris au sérieux ce panneau indicateur, si j’avais ri comme beaucoup écoutent la Parole de Dieu et qui en sortant rient encore, je ne serais pas avec vous aujourd’hui, les conséquences graves seraient la mort ! J’avais vu ce panneau peut-être en une fraction de seconde mais j’y ai cru… Même si tu ne vois le salut, le panneau indicateur de Dieu, qu’une fraction de seconde, crois ! Car si un simple panneau des hommes peut dire la vérité, qu’est-ce que le panneau de Dieu ? Crois ! »

SA RENCONTRE AVEC LE SEIGNEUR

La première rencontre que fait Manico avec le Seigneur survient lorsque son premier fils a des problèmes de santé : une opération chirurgicale des amygdales à Royan, la ville où ils habitaient…

Le lendemain de l’opération, Manico et Kopi ramènent leur enfant à la maison, mais Patrick leur fils, qui a 4 ou 5 ans, commence à faire une petite hémorragie qui semble bénigne et qui n’inquiète pas les parents. Mais peu après, l’hémorragie se fait de plus en plus puissante jusqu’à devenir un véritable jet de sang qui sort de sa bouche. Alarmé, ils appellent immédiatement le docteur qui le ré-hospitalise d’urgence. Cependant, le professeur de la clinique Pasteur de Royan ne réussit pas à stopper le saignement; il faut le réopérer de toute urgence.

Devant la gravité des événements, il est inutile de préciser la crainte et la panique des parents face à la possibilité de perdre leur petit enfant. La peur étreint le cœur du jeune père.

Manico se tient avec son épouse dans la chambre d’hôpital, où ils attendent que les infirmiers viennent prendre leur fils pour l’emmener au bloc opératoire. Il se souvient des prières que sa tante lui faisait faire plus jeune, et ses pensées se tournent vers Dieu, dernier espoir dans sa détresse. Il tombe alors à genoux au milieu de la chambre et pour la première fois s’adresse directement au Dieu Vivant : « Dieu écoute, guéris mon enfant, arrête son hémorragie… Si Tu fais cela, je te promets que pendant cinq ans je ne boirais pas d’alcool et je prierai une heure à genoux pendant treize jours ! »

C’est une prière faites de tout son être, imprégnée de ce qu’il avait appris dans le catholicisme. Et Dieu honora sa prière faites avec le cœur car Il ne rejette pas celui qui vient à Lui et ne dédaigne pas la prière du misérable (la Bible).

Quand Manico se relève de sa place, l’hémorragie s’est instantanément arrêtée. Les infirmières et le docteur ne peuvent que constater que tout est terminé et rentré dans l’ordre. L’opération prévue en urgence n’a donc pas lieu et l’enfant est guéri. Un miracle ! Manico décrit cela comme sa première expérience avec le Dieu Vivant et Vrai qui se révèle à ceux qui le cherchent, car Il a de la bonté pour qui espère en Lui, pour ceux qui le cherchent de tout leur cœur ! (La Bible)

Manico honora la promesse faite à Dieu, il se dit à lui-même : « J’ai donné ma parole à Dieu que je prierai une heure à genoux, j’ai fait une promesse à Dieu, il faut que je la tienne » car pour Manico une promesse donnée doit être respectée. En effet, chez les gitanos particulièrement, une personne qui fait une  promesse et qui ne la tient pas n’est pas une personne respectable et ne vaut pas grand-chose.

Il ferme donc les fenêtres et les volets, pour que ni son épouse et ni personne d’autre ne le voie à genoux, parce qu’il a honte. Il se met à réciter toutes les cinq minutes la prière : « je vous salue Marie pleine de grâce… » mais à force de la répéter la fatigue s’installe, il s’interroge et demande alors au Seigneur : « que vais-je te dire pendant une heure ? »

Se souvenant qu’il avait auparavant trouvé une Bible dans la chambre de sa sœur, il prend le Livre entre ses mains, va dans une église catholique, pour être sûr que personne ne le voit, se met à genoux et lit la Bible pour la première fois. Plus les jours passent, plus il prend plaisir à la lire. La Bible commence à lui faire « quelque chose », le Seigneur ne dit-Il pas dans le livre d’Ésaïe chapitre 55 versets 10 et 11 : « Comme la pluie et la neige descendent des cieux, et n’y retournent pas sans avoir arrosé, fécondé la terre, et fait germer les plantes, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui mange. Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche : Elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins. »

Ce temps terminé, il continue à lire la Parole de Dieu jusqu’à terminer l’Ancien Testament. Il trouve ces écrits merveilleux, il lui semble découvrir le véritable Dieu, un Dieu qu’il ne connait pas, dont il n’a jamais entendu parler, malgré sa religion catholique…

Un soir, lisant la Bible dans sa caravane, il lève son regard vers les cieux par la fenêtre ouverte, et il contemple les étoiles scintillantes, ouvrage des mains de Dieu, et ému au plus profond de lui-même, il dit : « Alors Dieu existe vraiment ? C’est ce Dieu-là, c’est toi Seigneur qui a créé tout cela ? » Son cœur commence à être bouleversé, il n’est pas loin du royaume de Dieu mais quand Manico commence à lire le Nouveau Testament, son cœur se raidit en découvrant que la suite parle de Jésus-Christ, le fils du Dieu Vivant, il ne veut rien savoir car pour lui, il n’y a qu’un seul Dieu ! Aveuglé, il considère Jésus-Christ comme un « escroc ». Mais plus tard, quelle puissante expérience il vivra lors de sa rencontre personnelle avec le Seigneur qu’il rejette pour l’instant.

Les jours passent, son travail devient une échappatoire, il est pris dans le tourbillon de son commerce et par ses occupations journalières, ce qui émousse l’expérience profonde qu’il vécut, allant même jusqu’à oublier le miracle : la guérison de son enfant.

Mais le Seigneur va agir d’une manière particulière pour amener Manico à saisir le salut en Jésus-Christ Son fils, sans lequel nul ne peut venir au Père.

Un été, il range sa Bible sur la lunette arrière de sa voiture, et comme il roule les fenêtres ouvertes, le vent vient petit à petit disloquer les pages de la Bible jusqu’à la détruire complètement ; les pages volent un peu partout à l’arrière de la voiture. Manico n’ose pas les jeter car il a une crainte : ce Livre est le Livre de Dieu, il décide alors de les laisser à leur place.

Mais son neveu Pierrot qui a 17 ans, (le fils de la sœur dans la chambre de laquelle il avait trouvé la Bible), découvre les pages éparpillées dans la voiture, les rassemble et se met à la lire pendant que Manico est parti en Bretagne pour son travail… Le neveu se converti à Dieu et est baptisé dans le Saint-Esprit durant une réunion. Il devient plus tard, pasteur parmi les églises de Pentecôte des Assemblées de Dieu.

Le Dieu Vivant et grand, s’est servi de la Bible que Manico avait lue et “délaissée”, à l’arrière de sa voiture, pour amener son neveu à la conversion. Et le Seigneur se servira de ce dernier pour attirer définitivement Manico à Lui. Pierrot va en effet tous les soirs lui parler du Seigneur Jésus, il l’invite sans cesse à venir assister à une réunion évangélique.

En 1962, Manico accepte de l’accompagner pour lui faire plaisir. Ils rentrent dans la salle de réunion à Rochefort-sur-mer en Charente-Maritime, s’assoient au milieu et pour la première fois de sa vie, Manico assiste au déroulement simple d’une réunion évangélique.

Habitué aux rituels catholiques fastueux, avec l’or et l’argent, aux vitraux élégants, etc. il se moque en lui-même de la simplicité de l’Évangile. Il a une envie subite de rire mais tout à coup quelque chose se produit. Il dira lui-même que quelque chose est tombé sur lui ; une puissance surnaturelle le toucha, le Dieu du haut des cieux est venu et l’a terrassé, bouleversé.

Manico, ému, se rend compte qu’il pleure. Il ne peut s’en empêcher ; les larmes coulent sur le sol en réalisant ses péchés et son rejet du Christ, qu’il reconnait d’un seul coup comme Seigneur et Sauveur du monde. Il veut sortir, car il y a des jeunes filles à côté qui peuvent le voir ; et un gitan fier et orgueilleux ne pleure jamais devant une femme. La conviction de péché revient encore plus forte… il ne peut pas se contenir, pleure sur sa misère, son péché, ses mensonges, ses fraudes, etc…

A la sortie, franchissant la porte de la salle de réunion, Manico a donné sa vie au Seigneur Jésus qu’il avait rejeté jusque-là. Ce Seigneur qui l’a aimé et s’est livré Lui-même pour lui ! Il vient de rentrer par la porte étroite pour commencer une aventure de la foi, sur le chemin étroit et rocailleux, en suivant son Sauveur : Jésus-Christ !

DÉBUT DE SA MARCHE AVEC DIEU

Après avoir vécu cette  profonde rencontre avec le Seigneur Jésus, Manico rentre chez lui et pendant trois jours ne peut s’arrêter, là encore, de pleurer devant le Seigneur d’amour et sur son péché. Un jour, il prend sa voiture pour aller travailler. En conduisant, il a une vision de la croix ensanglantée :

Il voit le Seigneur crucifié, un visage couvert de sang couronné d’épines, des yeux remplis d’amour qui émergent de ce sang et qui semble lui dire : « C’est pour toi que j’ai souffert, c’est pour toi que je suis ressuscité, parce que je t’aime ! » Manico en proie à une émotion intense, stoppe la voiture, et là, sur le bord de la route, il pleure, saisi par l’amour et la présence glorieuse du Seigneur. Au même instant, il reçoit le baptême dans le Saint-Esprit.

« Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous rempli du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer » (Actes Chapitre 2versets 2-4)

Tout de suite après cette expérience magnifique, il se met à témoigner, autour de lui et partout où il passe, de ce qui lui ait arrivé : il a trouvé le Messie.

Tous ses doutes sur l’existence de Dieu ont fondu comme neige au soleil, désormais il est sûr et certain de l’existence de Jésus-Christ et que Christ l’a racheté de ses péchés. Dieu le Père l’a purifié et il peut désormais marcher avec Lui main dans la main, dans cette relation intime qu’il entretiendra tout au long de sa vie. Sa recherche profonde de la volonté de Dieu, sa soif de la présence et la puissance du Saint-Esprit, l’emmènent à approfondir sa communion avec le Seigneur et à avoir une foi vivante qui permet au Seigneur de faire de lui un instrument entre les mains de Dieu. Le Seigneur l’emmène à son école et le purifie comme on purifie l’or (la Bible) et l’appelle à Son service.

Quelque temps après sa conversion, Manico vit une expérience où le Seigneur l’emmène à ouvrir les yeux sur des comportements qui ne Lui sont pas agréables et l’emmène à se sanctifier :

Un jour, Manico, sa femme et ses enfants, vont au bord de la rivière pour pique-niquer, vers la ville de Tartas. Installés à l’ombre, ils sont à proximité d’une route poussiéreuse dont une simple brise de vent peut soulever très rapidement beaucoup de poussière. Ils passent de bon moment quand tout à coup, une voiture arrive à toute vitesse soulevant derrière elle un tourbillon de poussière qui va en direction de la famille confortablement installée. Complètement empoussiéré, Manico, d’un bond, se lève alors de sa place les mains levées et s’apprête à courir derrière la voiture dans le but d’arrêter le conducteur.

Mais soudain, avant de commencer sa course, il sent en lui le Saint-Esprit le reprendre, il se rend compte alors qu’il vient d’avoir une réaction « charnelle », il se demande : « Mais qu’est-ce que je fais ? » il baisse les bras, une honte l’envahit, il a même honte que son épouse ait vu sa réaction qui n’est pas à la gloire de Dieu. Se retournant vers sa famille, il leur dit : “On rentre”.

Arrivé à leur domicile, Manico dépose sa femme et ses enfants, mais il repart en voiture et prend la direction d’un bois pour y aller marcher un peu. Ayant seulement fait quelques pas, il tombe à genoux tout seul au milieu du bois et s’humilie pendant des heures devant le regard du Dieu Vivant : « Pardon Seigneur, pardon ! Ce n’est pas une réaction normale. Pardon Seigneur, cela ne t’a pas glorifié, je suis le temple de l’amour et regarde ce que j’ai fait Seigneur. Pardon, libère-moi, libère-moi Seigneur, je ne veux plus avoir cette sorte de réaction, libère-moi. » D’un seul coup, il sent l’approbation de Dieu sur sa prière, et Dieu qui a ses regards sur celui qui souffre, l’esprit abattu en craignant sa parole, lui donne la libération et la force pour vaincre. Manico dira lui-même : « Plus jamais, ce n’est revenu ! Dieu veut qu’on combatte, nous sommes des puissants guerriers contre nous-mêmes, Dieu nous a donné des armes qui ne sont pas seulement défensives mais offensive pour renverser les murailles, les forteresses de l’ennemie, Amen. Dieu veut voir notre volonté, qu’on crie à Lui pour toute délivrance, Alléluia ! »

Après cela, Manico doit aller en caravane dans la ville de Vannes dans le Morbihan en Bretagne, où il travaille pour son commerce. Il y rencontre un pasteur des Assemblées de Dieu qui a monté un chapiteau pour une campagne d’évangélisation. Ce pasteur lui demande de l’aider. Manico heureux, fait du porte à porte des heures durant pour témoigner… L’appel de Dieu à prêcher l’Évangile est venu dans son cœur quand, en parallèle de son activité commerciale, il témoigne de l’Évangile. Mais Manico ne veut à aucun prix devenir pasteur ou évangéliste, il rejette donc cette pensée. Ce qu’il ne sait pas c’est que ce désir a été déposé dans son cœur par le Saint-Esprit.

Le pasteur Mario, son fils dira : « Mes parents ont commencé à témoigner en Bretagne, ils sont descendus à Royan où ils ont fréquenté l’église évangélique du pasteur Aguilla et mon père est ensuite allé à Mont-de-Marsan où un réveil a éclaté. Il est décrit comme un homme de prière et de jeûne, il allait de maison en maison, de caravanes en caravanes pour donner son témoignage. Les pasteurs Rey et Léon, les anciens, avaient remarqué que c’était un atout important dans le plan d’évangélisation et ils l’avaient appelé au ministère, pour prêcher l’Evangile, mais lui ne voulait rien savoir de la chaire, il voulait seulement servir le Seigneur en témoignant comme un simple chrétien, il faisait son travail dans les maisons. »

Manico reçoit un véritable appel de Dieu au ministère, ce n’est pas une simple aspiration ou un désir personnel qui vient de lui. Un dimanche matin le Seigneur lui fait comprendre qu’Il l’appelle à Son service : « Lors d’un culte qui se tenait dans une petite salle de réunion ouverte par le pasteur Aguilla, j’ai eu une très brève vision, alors que je priais intérieurement : je vis un champ labouré et clôturé, et au milieu du champ un ange tenant un outil neuf à la main… J’ai ouvert les yeux en me disant : « Mais j’ai eu une vision ! » et au même instant, un parler en langue prophétique a été donné, puis son interprétation, qui s’adressait à moi, alors que personne dans cette salle me connaissait, et qui me disaient notamment que l’outil que j’avais vu m’était destiné, pour travailler dans le « champ » du Seigneur.

Cette prophétie commençait par ses mots : « Moi qui t’ai appelé et qui t’ai guéri… » j’étais abasourdi de tant de précision dans la prophétie, et en même temps de cet appel que je ne voulais pas entendre. Alors le pasteur Aguilla a pointé son doigt vers le fond de la salle en disant que cette prophétie était pour quelqu’un qui se trouvait là. Je ne savais plus où me mettre, c’était trop pour moi… »

(Document Expériences n°119)

Vers les années 1965-1966, Manico est baptisé à Mont-de-Marsan durant une réunion dirigée par le pasteur Léon Cuerbo et le pasteur Armand Rey.

Quelques jours plus tard, durant un culte à Dax, il reçoit là aussi une autre confirmation de son appel au service de Dieu : « A Dax, pendant un culte, alors que j’étais assis et que nous chantions des cantiques, une voix a soudain retenti en moi – je ne sais si c’était audible ou intérieur, mais c’était d’une netteté et d’une clarté absolue – qui me disais d’arrêter de travailler pour moi-même afin de le faire pour Dieu. J’ai pleuré tout au long du culte, incapable d’écouter ce qui se chantait ou se disait. A la sortie, mon épouse, qui était assise de l’autre côté de la salle, m’a dit : « J’ai eu une révélation : le Seigneur nous envoie à Bordes… » J’étais stupéfait, effondré. Et j’ai obéi. » (Document Expériences n°119)

Manico obéissant à l’appel de Dieu ne peut « résister à la vision céleste » comme le dit l’Apôtre Paul dans Actes 26. Manico accepte de rentrer dans le ministère que Dieu lui a donné et va dans la ville de Bordes, là où le Seigneur l’envoi œuvrer. Il construit un local en planches auquel on donne plus tard le nom de “la baraque”. « La baraque », à peine construite, se remplit aussitôt de personnes, au point qu’il faut l’agrandir. « Il y a eu des conversions, des guérisons miraculeuses, des baptêmes dans le Saint-Esprit sans qu’on parle de cela : un puissant réveil ! » (Document Expériences n°119)

Dès lors, le ministère du pasteur Manico est scellé du sceau du Saint-Esprit et grandit en puissance ; Dieu accompagne son serviteur « parlant avec assurance, appuyé sur le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce et permettait qu’il se fît par leurs mains des prodiges et des miracles. » (Actes Chapitre 14 verset 3).

Le pasteur Manico a un ministère d’Apôtre, le Seigneur l’envoi dans des lieux précis pour faire naître des églises et établir des anciens dans tout le grand sud de la France, de Biarritz jusqu’à Nice mais aussi en Corse, en Espagne, au Portugal et même en Amérique du Sud…

Partout où il va, un réveil éclate par la prédication de la Parole de Dieu qui est un feu et un marteau qui brise le roc. Sa prédication ne consiste pas en parole, ni sur le discours persuasif de la sagesse, comme le dit l’Apôtre Paul, mais sur une démonstration de puissance : « afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » (1 Corinthien chapitre 2 verset 5)

Sa vie, sa piété et sa prédication ne reposent donc pas sur une religion, ni sur l’intellectualisme, mais au contraire sur la puissance du Saint-Esprit. Le Seigneur n’a t-Il pas dit aux pharisiens « intellectuels » : « Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu.«  (Matthieu chapitre 22 Verset 29). La force et l’efficacité du ministère du pasteur Manico sont dans la présence de Dieu. Sans même aborder le sujet du baptême du Saint-Esprit dans ses prédications, les personnes sont saisies par le Seigneur et sont baptisées du Saint-Esprit en ces instants. Ainsi naît le réveil spirituel chez les gitanos.

Par la suite, il va souvent visiter les églises qui sont nées au travers de son ministère, dans le but de les fortifier dans la Grâce, L’Apôtre Paul dira : « N’êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur ? » (1 Corinthien 9 verset 1). Le pasteur Manico est donc un véritable Apôtre. Il est entre autres, responsable de deux églises qui fusionnent en une seul à Meilhan.

  Le pasteur Manico vécut des expériences extraordinaires avec le Seigneur, qui seraient trop longues à décrire et exigeraient un livre tant elles sont nombreuses… Entre autres, au début de son ministère, le Seigneur se servira de lui, pour amener à l’Évangile, la famille de celui qui avait tué son grand-père d’un coup de pistolet dans le dos. Le Seigneur lui accordera la grâce d’avoir deux visions sur l’enfer à 14 années d’intervalle qui l’ont bouleversé, ses prédications vont être imprégnées d’amour pour les âmes afin de les arracher de la perdition. Ou encore le Seigneur se servira de lui pour délivrer des possédés au seul nom puissant de Jésus. Dieu écoutera la prière de son serviteur et ressuscitera son petit-fils qui était mort d’un accident de voiture (voir expérience : Mon petit-fil était mort !)… Toutes ces expériences révèlent la communion profonde du pasteur Manico avec le Seigneur.

Le chemin du pasteur passera aussi par la vallée des larmes et vivra – toutes proportions gardées – l’expérience de Job, il sera atteint d’une maladie incurable (voir expérience : l’école de la souffrance). Comme l’explique son fils Mario : « 

Un jour, il nous a pris à part, et avec beaucoup de calme nous a annoncé qu’il était atteint d’une maladie généralement incurable… Il avait commencé une radiothérapie ! Durant toute cette longue maladie et ses opérations, sa vie de prière et d’études de la Parole ne faiblissaient pas. L’important handicap lié à cette maladie ne l’empêchait pas de poursuivre ses missions, il paraissait toujours plus proche de Dieu.

Même le voisinage le surnommait « le sage » car il portait sur lui une paix, il se dégageait de sa personne une telle présence de Dieu, qu’on en était tranquillisé dès qu’on était auprès de lui. Sa gentillesse, son empathie faisaient que l’on se sentait bien en sa présence. Après des dizaines d’années de convalescence, il reçut un grand choc de ses proches collaborateurs qu’il considérait comme ses enfants bien-aimés, malgré ce choc, il continua à les aimer et à s’inquiéter pour eux. Très peu de temps après il parti auprès du Père dans la gloire… »

DÉPART POUR LA PATRIE CÉLESTE

Le pasteur Manico est parti pour la patrie céleste le 13 février 2010, dans sa demeure à Salies-de-Béarn. Ce matin-là, Manico demande exceptionnellement à son fils Mario de rester à ses côtés ; Manico s’installe sur son fauteuil ! Face à face, Manico donne des recommandations à son fils Mario, ainsi que des conseils spirituels, comme s’il savait qu’il allait partir pour la patrie céleste… Après avoir fini, il commence à faire un léger malaise et se met à fixer la fenêtre d’un regard profond et lointain comme s’il apercevait quelque chose !… À ce moment-là, il est parti auprès de Dieu dans une sérénité et une paix profonde !

Il a marqué énormément de chrétiens. Il était connu pour être un homme de Dieu remarquable. Ce qui ressort le plus souvent est sa sainteté, sa haine du péché, menant une vie sans compromis, sa recherche profonde de la volonté de Dieu, sa soif de la présence et la puissance du Saint-Esprit. Il est souvent décrit comme un homme de prière et de jeûne, il est encore aujourd’hui une référence, un exemple d’humilité à imiter, qui caractérise tous les hommes de Dieu de la Bible.

La fidélité du pasteur Manico est pour tous une interpellation profonde, qui pousse à nous examiner et nous prouve que, dans notre temps de grandes dérives, il est possible de mener une vie qui soit fidèle à la Parole de Dieu. En effet, sa volonté et sa fermeté à mener une vie de sainteté, agréable aux yeux de l’Éternel apportent la bénédiction, la pluie de l’arrière-saison et l’approbation, le sourire du Dieu Vivant.

« Ce qui importe – dira le pasteur Manico – c’est de nous tenir devant le Seigneur, dans Sa présence, le reste ce n’est que du vent, de l’orgueil ». Comme l’homme de Dieu, tenons-nous fidèlement devant le Seigneur en gardant Sa Parole, avec une foi vivante dans la présence de Dieu, comme Abraham a qui le Seigneur a dit : « Je suis le Dieu tout-puissant, marche devant Ma face et sois intègre. » (Genèse chapitre 17 verset 1)